Proton-M | 16 mai 2015Le 90ème lanceur Proton-M (8K82KM n°935-54), surmonté d'un étage supérieur Briz-M (14S43 n°99555), a décollé du pas de tir n°39 de la zone n°200 (8P882K-4F) du cosmodrome de Baïkonour le 16 mai 2015 à 05h47'38,970" GMT. La charge utile était constituée du satellite MexSat-1, lancé dans le cadre d'un accord commercial avec la société ILS. Les deux premiers étages ont fonctionné correctement, mais, à H0+497", un dysfonctionnement du moteur RD-0214 (8D611) du troisième étage a interrompu le vol. Le troisième étage, l'étage Briz-M et le satellite MexSat-1 ont partiellement brûlé lors de leur rentrée dans l'atmosphère, mais des débris se sont écrasés dans le kraï de Transbaïkalie, à 25km au nord-ouest du village de Yamarovka. La campagne de lancementLe lanceur Proton-M et l'étage Briz-M ont été livrés par voie ferrée à Baïkonour le 2 avril 2015, pour un lancement prévu fin avril. C'est la première fois que le Briz-M est livré par chemin de fer, et non par avion. Le 25 avril, on apprend que le lancement est reporté à la demande du client, car un défaut a été trouvé sur le satellite . Le lancement est finalement fixé au 16 mai. Le lanceur est transféré sur le pas de tir le 14 mai. La préparation durera donc moins longtemps que d'habitude (deux jours au lieu de trois). L'enquêteSuite à l'échec du lancement, une commission d'enquête est formée sous la direction d'Igor KOMAROV, le directeur de Roscosmos. Son adjoint est Aleksandr MEDVEDEV, le directeur adjoint du GKNPTs Khrounitchev. Les conclusions de la commission sont surprenantes. L'échec survenu le 15 mai 2014, soit une année plus tôt, était dû lui aussi à un dysfonctionnement du moteur RD-0212. Comme il n'avait jamais pu être expliqué avec précision, la commission d'enquête avait décidé d'installer des capteurs de vibrations supplémentaires sur la turbopompe du moteur, au cas où le problème réapparaîtrait. Et le 16 mai 2015, le problème est réapparu ! Les nouveaux capteurs ont permis de comprendre que cet échec n'était pas dû à un problème de qualité de production, mais à une faiblesse de conception de l'arbre de la turbopompe du moteur RD-0212. En effet, du fait du métal utilisé pour construire l'arbre (qui a été changé en 1985), l'ensemble est plus sensible aux vibrations sous certaines conditions dynamiques, qui dépendent de la charge utile et du profil de vol. Du fait de ce défaut, les vibrations du rotor ont dépassé les critères admissibles, conduisant à sa destruction. Par ailleurs, les analyses ont permis de démontrer que les échecs du 15 mai 2014 et du 18 janvier 1988 (!) étaient dus au même problème. Bibliographie
Le site d'ILS Dernière mise à jour : 19 septembre 2016 |
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