Parouss | Histoire

Au cours des années 1960, l'Union soviétique a mis en place le réseau de navigation Tsiklone, basé sur les satellites Zaliv (11F617), qui permet notamment aux sous-marins et aux bâtiments de surface de connaître leur position dans l'océan et de communiquer.

En 1971, un an avant que Tsiklone ne soit déclaré opérationnel, le développement d'un système de deuxième génération, baptisé Tsiklone-B, est lancé. Les satellites de ce nouveau réseau, baptisés Parouss (11F627) seront plus précis, et auront une durée de vie deux fois plus grande (un an au lieu de six mois) [1].

Le principe est le même que pour la génération précédente. Les satellites émettent un signal sur une fréquence fixe, et le récepteur de ce signal peut déduire sa position par rapport au satellite en utilisant l'effet Doppler-Fizeau. Le signal transmet également la position du satellite (éphéméride), et l'utilisateur peut donc se localiser sur le globe.

Le développement des satellites Parouss est confié au KB PM, et la production en série sera assurée par le PO Poliot. Les satellites seront mis sur orbite à l'unité par des lanceurs légers Cosmos-3M (11K65M) tirés depuis le cosmodrome de Plesetsk.

Cinq vols d'essais sont réalisés entre 1974 et 1976 et, suite à ses essais de qualification, le système est déclaré opérationnel par le décret n°748-252 du Conseil des Ministres et du Comité Central du Parti communiste du 9 septembre 1976. La constellation est complète en décembre 1977, avec le lancement de Cosmos 971 [2].

Fig. 1 : Un satellite Parouss lors de sa préparation à Plesetsk.
Lancement du 8 juin 2001. Crédit : DR.

La précision du signal n'est alors que de 300m, alors que les satellites américains du système Transit ont une précision de 185m. L'amélioration de la qualité des éphémérides transmises par les satellites Parouss permet de multiplier la précision par trois ou quatre [1]. Six satellites géodésiques Sfera (11F621) sont lancés sur des orbites similaires à celles des Parouss afin de fournir des données orbitographiques qui permettent d'améliorer encore la précision, qui passe ainsi à 80-100m [1], égalant celle du système Transit.

Quatre à six satellites sont lancés chaque année, permettant de maintenir la constellation opérationnelle. Les tirs se raréfient à partir des années 1990, et le dernier a lieu le 27 avril 2010. Au-delà, les fonctions du système Tsiklone-B sont remplies par le réseau de navigation GLONASS et par les satellites de télécommunication Meridian (14F112).

Au total, quatre-vingt dix-neuf satellites Parouss ont été lancés en plus de trois décennies d'exploitation, et deux échecs sont à déplorer.

Bibliographie

[1] Спутниковые радионавигационные системы, «Вестник ГЛОНАСС», décembre 2012
[2] SOUVOROV, E., Летопись зарождения, развития и первых шагов реализации идеи отечественной спутниковой системы


Dernière mise à jour : 19 juin 2014