Les satellites DS | DS-U1-IK

1. Généralités

Les satellites DS-U1-IK, réalisés dans le cadre du programme de coopération internationale Intercosmos, sont destinés à l'étude de la dynamique et des changements de caractéristiques de la ionosphère et de la haute atmosphère [1].

Deux satellites DS-U1-IK ont été construits, et ont été mis sur orbite par des lanceurs Cosmos-2 (11K63). Le premier, Intercosmos-2, a été lancé de Kapoustine Yar sur une orbite inclinée à 48,4° alors que le second, Intercosmos-8, a décollé de Plesetsk pour pouvoir atteindre une orbite à 71°, afin d'étudier la ionosphère dans les hautes latitudes.

Satellite Lancement Nom Base Orbite Masse  
DS-U1-IK-1 25 décembre 1969 Intercosmos-2 Kapoustine Yar 206km x 1200km x 48,4° 288kg
DS-U1-IK-2 30 novembre 1972 Intercosmos-8 Plesetsk 214km x 679km x 71° 287kg
Tableau 1 : Liste des DS-U1-IK.

2. La charge utile scientifique

Les objectifs scientifiques des DS-U1-IK consistent à déterminer la concentration d'ions positifs, la concentration et la température des électrons et la quantité d'électrons entre le satellite et le sol. La plate-forme DS-U1 a été choisie pour remplir cette mission du fait qu'elle fonctionne sans panneaux solaires, qui pourraient conduire à la formation locale de plasma et perturber les mesures [1].

2.1. Intercosmos-2

Sur le premier DS-U1-IK, la température électronique du plasma qui entoure le satellite est mesurée par deux moyens complémentaires : une sonde à haute fréquence et une paire de sondes de Langmuir. Celles-ci sont placées à l'extrémité de deux bras perpendiculaires au cylindre central du satellite (bien visibles sur la figure 2.1.1) [1][2]. Ces deux instruments sont fournis par l'Institut de Recherches Spatiales de l'Académie des Sciences d'Union soviétique (IKI) [3].

Fig. 2.1.1 : Schéma du DS-U1-IK-1.
Crédit : KB Youzhnoïe.

La concentration ionique, quant à elle, est mesurée par deux pièges à ions fournis par l'IKI [1][3].

La concentration ionique entre le satellite et le sol est mesurée via l'étude des signaux du transmetteur Maïak (effet de Faraday), fourni par la République Démocratique Allemande et qui émet à 20MHz ou à 30MHz [1][3]. Les signaux sont reçus par des stations sol situées en Bulgarie, en Pologne, en RDA, en Tchécoslovaquie et en URSS [3].

2.2. Intercosmos-8

Le second DS-U1-IK est équipé du même transmetteur allemand Maïak et des mêmes sondes de Langmuir que son prédécesseur [3].

Il est en revanche équipé d'une antenne VLF, fournie par l'IKI, pour l'étude des pôles magnétiques terrestres. L'IKI fournit également le radiomètre Pero-2 qui permet de mesurer l'intensité du flux d'électrons (40keV) et d'ions (1MeV) [3].

Intercosmos-8 est aussi équipé de l'instrument P-1, fourni par l'Académie des Sciences de Bulgarie. Il s'agit d'ailleurs de la première contribution bulgare à une mission spatiale. Il est destiné à mesurer la concentration d'ions dans l'environnement du satellite [4].

Fig. 2.2.1 : L'instrument bulgare P-1.
Crédit : Académie des Sciences de Bulgarie.

Le dernier instrument d'Intercosmos-8 est le capteur de température électronique KM-1R, fourni par la Tchécoslovaquie [3][4].

Fig. 2.2.2 : L'instrument tchécoslovaque KM-1R.
Crédit : Magion, jeho předchůdci a následovníci.

Bibliographie

[1] KONIOUKHOV, S., Ракеты и космические аппараты КБ "Южное", Dniepropetrovsk, 2000
[2] KOUMANIEV, G., Великая победа советского народа, conférence donnée à Moscou en 1970
[3] Le site du Conseil Espace de l'Académie des Sciences de Russie [http://stp.cosmos.ru]
[4] IVANOVA, T., За началото на космическото приборостроене в България, Nauka n°06-2012


Dernière mise à jour : 23 décembre 2018