Les satellites KompassAu cours des années 1990, les chercheurs du monde entier ont mis en évidence les effets que produisent les séismes sur la ionosphère. En 2004, la France a lancé le satellite DEMETER pour étudier ces interactions, avec comme but ultime une meilleure prédiction des tremblements de Terre. De leur côté, les Russes ont également mené des recherches in situ. HistoireC'est en l'an 2000 que l'Agence Spatiale russe, alors appelée Rosaviacosmos, lance l'appel d'offres « Voulkan » pour démarrer un projet de R&D devant aboutir à la construction d'un satellite pour étudier l'effet des séismes sur la ionosphère, et ainsi définir des méthodes de prédiction. Le GRTs Makeïev et l'institut IZMIRAN présentent alors leur projet commun, qu'ils ont appelé Kompass (« Компас » signifie boussole). Trois satellites seront construits, et ils seront mis en orbite par des lanceurs légers Chtil de Makeïev. Notons qu'en concurrence de Kompass, le KB Arsenal avait proposé son projet Predviestnik, qui n'a pas été retenu. Mais comme celui-ci connaît des problèmes de disponibilité, Rosaviacosmos décide en août 2000 de lancer le premier Kompass en tant que charge utile auxiliaire sur une fusée Zenit-2. Une maquette du satellite est présentée au salon aérospatial de Moscou de l'été 2001, et la mise en orbite intervient le 10 décembre 2001. ![]() Fig. 2 : Maquette de Kompass exposée au MAKS-2001. Malheureusement, bien qu'elle soit réalisée avec succès, Kompass tombe rapidement en panne et ne fournit aucune donnée utilisable. Mais Rosaviacosmos ne baisse pas les bras et invite le GRTs Makeïev et l'IZMIRAN à réaliser un second satellite. Pour ce faire, ils s'associent au TsNIIMach, au NTP Navag, au KB Poliot, au NII YaF, au TsUP, à l'OAO Pozit, à MMZ et à ZMZ. Le lancement est prévu pour 2003, et il sera suivi en 2005-2006 de la mise en orbite de plusieurs Kompass par des lanceurs Rokot ou Strela. Mais le développement prend du retard, et les financements ne sont pas au rendez-vous. Finalement, Kompass-2 ne décolle qu'en mai 2006, cette fois au sommet d'un lanceur Chtil. Le lancement se passe très bien, et malgré quelques problèmes techniques, le satellite fonctionne correctement. Un troisième satellite, Kompass-2N, devrait décoller au cours des prochaines années. Descriptif techniqueLe premier satellite Kompass avait une masse de 64,5kg, mais le second était un peu plus lourd, avec 86kg. Les deux appareils ont la forme d'une pyramide à quatre côtés avec les dimensions 600mm x 800mm x 620mm. La puissance est fournie par des panneaux solaires (surface totale de 1m2) ainsi que par une batterie Ni-Cd de 4Ah. Le satellite dispose ainsi d'environ 50W sous une tension de 27V. Un microprocesseur doté d'une mémoire flash de 100Mo contrôle les différents systèmes. Le satellite est commandé depuis le TsUP de Koroliov, mais les moyens de transmission sont situés à l'IZMIRAN, dans la ville de Troïtsk, également dans la région de Moscou. Les commandes sont envoyées en 137MHz. En revanche, les données du satellite peuvent être transmises selon deux modes : - en 64kbit/s avec un transmetteur de 8W fonctionnant en VHF (137MHz), La charge utile scientifique de Kompass-2 comprend : MAYAK : mesure également la concentration en électrons, Liste des lancements
Bibliographie
KOTLIAR, Valeri, LAPCHINE, Robert, Первый спутник ГРЦ, Konstrouktor
n°2009-4
Dernière mise à jour : 1er août 2010 |
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