Les satellites DS | DS-U3-IK

1. Généralités

Les satellites DS-U3-IK, réalisés sur la base de la plate-forme DS-U3 dans le cadre du programme de coopération internationale Intercosmos, sont destinés à l'étude des rayonnements solaires et de l'atmosphère de la Terre [1]. La République Socialiste de Tchécoslovaquie et la République Démocratique Allemande sont les principaux partenaires étrangers du programme.

Fig. 1.1 : Schéma d'un satellite DS-U3-IK.
C'est le satellite Intercosmos-1 qui est représenté.
Crédit : KB Youzhnoïe.

Six satellites DS-U3-IK ont été construits, et ont été mis sur orbite par des lanceurs Cosmos-2 (11K63) ou Cosmos-3M (11K65M). L'un d'eux a été perdu au lancement.

Satellite Lancement Lanceur Nom Base  
DS-U3-IK-1 14 octobre 1969 Cosmos-2 Intercosmos-1 Kapoustine Yar
DS-U3-IK-2 14 octobre 1970 Cosmos-2 Intercosmos-4 Kapoustine Yar
DS-U3-IK-3 30 juin 1972 Cosmos-2 Intercosmos-7 Kapoustine Yar
DS-U3-IK-4 17 mai 1974 Cosmos-3M Intercosmos-11 Kapoustine Yar
DS-U3-IK-5 3 juin 1975 Cosmos-3M - Kapoustine Yar  
DS-U3-IK-5 27 juillet 1976 Cosmos-3M Intercosmos-16 Kapoustine Yar
Tableau 1.1 : Liste des DS-U3-IK.

2. La charge utile scientifique

2.1. Intercosmos-1

Le satellite DS-U3-IK-1 a une masse de 303kg, et une durée de vie de soixante jours. Il emporte cinq instruments scientifiques :

- Le photomètre RF pour l'étude des rayons solaires dans la bande des rayons X, fourni par l'Institut d'Astronomie de l'Académie des Sciences de Tchécoslovaquie [3].

Fig. 2.1.1 : Le photomètre RF.
Crédit : Спутник «Интеркосмос-1» и его научная программа.

- Le photomètre FLA pour l'étude des rayons solaires dans la bande dite de Lyman-alpha (1215,6Å), fourni par l'Institut Heinrich Hertz de Berlin. Il a une précision temporelle de 0,5" [3].

Fig. 2.1.2 : Le photomètre FLA.
Crédit : Спутник «Интеркосмос-1» и его научная программа.

- Le photomètre OF pour l'étude des rayons solaires et des aérosols dans la haute atmosphère terrestre. Fourni par l'Institut d'Astronomie de l'Académie des Sciences de Tchécoslovaquie, il observe dans les bandes 4500Å et 6100Å [3].

Fig. 2.1.3 : Le photomètre OF.
Crédit : Спутник «Интеркосмос-1» и его научная программа.

- l'héliographe spectral GSF, pour l'étude des rayons solaires dans la bande des rayons X. Il est fourni par l'Institut de Physique de l'Académie des Sciences d'Union soviétique (FIAN), et mesure dans les longueurs d'onde comprises entre 1,7Å et 15Å [3].

- Le polarimètre SPR-1 pour la mesure de la polarisation des rayons X des éruptions solaires. Il est développé par l'Institut de Physique de l'Académie des Sciences d'Union soviétique (FIAN) sous la direction de S.L. MANDELCHTAM. Il réalise des mesures entre 0,6Å et 0,8Å [3].

Fig. 2.1.4 : Le polarimètre SPR-1.
Crédit : Спутник «Интеркосмос-1» и его научная программа.

Les données du FLA et du RF sont transmises à la Terre via un émetteur spécialement développé par la RDA, qui fonctionne en 136MHz [3].

Fig. 2.1.5 : Le transmetteur allemand.
Crédit : Спутник «Интеркосмос-1» и его научная программа.

Fig. 2.1.6 : Maquette du satellite Intercosmos-1.
Musée de l'Air et de l'Espace du Bourget. Crédit : Nicolas PILLET.

Fig. 2.1.7 : Maquette du satellite Intercosmos-1.
Musée de la Cosmonautique de Jitomir. Crédit : Nicolas PILLET.

Fig. 2.1.8 : Maquette du satellite Intercosmos-1.
Musée Mémorial de la Cosmonautique. Crédit : Nicolas PILLET.

2.2. Intercosmos-4

La charge utile d'Intercosmos-4 est identique à celle d'Intercosmos-1, à ceci près que les instruments ont tous été améliorés en tenant compte du retour d'expérience.

Fig. 2.2.1 : L'héliographe spectral GSF embarqué sur Intercosmos-4.
Crédit : Земля и вселенная №01-1980.

2.3. Intercosmos-7

La charge utile du satellite Intercosmos-7 est semblable à celle de ses deux prédécesseurs, mais les instruments ont tous été modernisés. Elle comprend les cinq instruments suivants :

- Le photomètre RF pour l'étude des rayons solaires dans la bande des rayons X, fourni par l'Institut d'Astronomie de l'Académie des Sciences de Tchécoslovaquie [2].

- Le photomètre UF pour l'étude des rayons solaires dans les bandes dites de Lyman-alpha (1215,6Å) et de Schumann-Runge (1370-1470Å), fourni par l'Institut Heinrich Hertz de Berlin. Il a une précision temporelle de 0,5" [2][3].

- Le photomètre OF pour l'étude des rayons solaires et des aérosols dans la haute atmosphère terrestre. Fourni par l'Institut d'Astronomie de l'Académie des Sciences de Tchécoslovaquie, il observe dans les bandes 4500Å et 6100Å [2].

- l'héliographe spectral RSF-3, pour l'étude des rayons solaires dans la bande des rayons X. Il est fourni par l'Institut de Physique de l'Académie des Sciences d'Union soviétique (FIAN), et mesure dans les longueurs d'onde comprises entre 1,8Å et 19Å [2].

- Le polarimètre SPR-2 pour la mesure de la polarisation des rayons X des éruptions solaires. Il est développé par l'Institut de Physique de l'Académie des Sciences d'Union soviétique (FIAN). Il réalise des mesures entre 1Å et 2Å [2].

Les données du FLA et du RF sont transmises à la Terre via un émetteur spécialement développé par la RDA, qui fonctionne en 136MHz [3].

2.4. Intercosmos-11

La charge utile du satellite Intercosmos-11 est identique à celle de son prédécesseur, Intercosmos-7. Elle comporte en plus un système expérimental de régulation thermique, fourni par l'Union soviétique [1]. Le satellite a une masse de 335kg.

2.5. Intercosmos-16

La charge utile du satellite DS-U3-IK-5 est identique à celle d'Intercosmos-7 et d'Intercosmos-11, à ceci près qu'elle comporte un instrument supplémentaire, fourni par la Suède.

Conçu sous la direction de Jan-Olof STENFLO, de l'Institut d'Astronomie de l'Université de Lund, l'instrument suédois est construit par l'Observatoire de Crimée (NII KrAO). Son objectif est d'étudier la chromosphère du Soleil en mesurant ses émissions dans l'ultraviolet.

Fig. 2.5.1 : L'instrument suédois.
Crédit : Sven GRAHN.

Une première tentative de lancement du DS-U3-IK-5 est réalisée le 3 juin 1975, mais se solde par un échec. Le satellite est relancé le 27 juillet 1976, cette fois avec succès.

Bibliographie

[1] KONIOUKHOV, S., Ракеты и космические аппараты КБ "Южное", Dniepropetrovsk, 2000
[2] Le site du Conseil Espace de l'Académie des Sciences de Russie [http://stp.cosmos.ru]
[3] VEDECHINE, L., KROCHKINE, M., Спутник «Интеркосмос-1» и его научная программа
[4] GRAHN, S., Interkosmos-16, [en ligne], accédé le 20 juillet 2017


Dernière mise à jour : 20 juillet 2017