Vostok | 22 décembre 1960

Le 14ème lanceur Vostok (8K72 n°Л1-13A) a décollé du pas de tir n°5 (17P32-5) de la zone n°1 du cosmodrome de Baïkonour le 22 décembre 1960 à 07h45'19" GMT.

La charge utile était constituée d'un vaisseau spatial expérimental Vostok (1K n°6). A H0+425", suite à un dysfonctionnement, le générateur de gaz du moteur RD-0109 du Bloc E est détruit. La commande d'arrêt d'urgence (AVD) est émise à H0+432,02".

Evénement Instant réel (s)
Décollage 0
Séparation 1er étage 119,33
Largage coiffe 151,35
Pressurisation 3ème étage 304,13
Allumage 3ème étage 321,38
Arrêt d'urgence 3ème étage 432,02
Arrêt théorique 3ème étage 676,6
Tableau 1 : Chronologie du lancement (données POROCHKOV).

Le vaisseau 1K est largué du Bloc E, et atteint l'altitude de 214km. Le Compartiment de Descente (SA) et le Compartiment des Instruments (PO) ne reçoivent pas l'ordre de séparation. Ils finiront par se désolidariser du fait des frottements induits par la rentrée dans l'atmosphère.

Le vaisseau atterrit à 3500km de Baïkonour, dans la région de Krasnoïarsk, à 60km de la ville de Toura. Les deux chiennes Zhemtchouzhnaïa et Zhoulka (Kometa et Choutka, selon d'autres sources) sont saines et sauves.

Cependant, suite à l'échec du lanceur, le vaisseau aurait dû être détruit par le système de sauvegarde, qui aurait dû détecter une trajectoire de rentrée anormale, mais celui-ci a mal fonctionné.

La récupération

En revanche, un deuxième système d'autodestruction avait été embarqué sur le vaisseau, au cas où justement le premier subirait une défaillance. Il est programmé pour se déclencher 60 heures après l'atterrissage.

Les équipes stationnées à Baïkonour ne perdent donc pas de temps. Douze hommes embarquent dans un avion Il-14 et s'envolent vers Krasnoïarsk. Là-bas, ils montent dans un petit avion capable de se poser sur un aéroport situé non loin du point d'impact du vaisseau.

Ils sont rejoints par des ingénieurs du NII-137 (constructeur du système d'autodestruction). Ils montent alors dans un hélicoptère qui les emmène vers la capsule. Deux d'entre eux sont largués non loin d'elle pour désactiver le système d'autodestruction.

Mais les conditions météorologiques sont tellement mauvaises qu'ils n'arrivent pas à voir la capsule et doivent demander à des avions survolant la zone de les guider. Quand ils y arrivent (par -45°C) plus de trente heures se sont déjà écoulées depuis l'atterrissage.

Ils n'entendent pas les chiens, et ne peuvent pas les voir car les hublots sont couverts de verglas. De plus, la nuit est en train de tomber, et ils doivent regagner le village de Toura. Le lendemain matin, ils retournent sur les lieux de l'atterrissage accompagnés d'un vétérinaire. Ils peuvent ouvrir la capsule, neutraliser le système d'autodestruction et récupérer les chiens.

Si les animaux ont été retrouvés à l'intérieur du 1K, c'est parce que le siège éjectable s'est déclenché avant l'éjection de la porte, et il est donc resté bloqué à l'intérieur avec ses deux passagères.

L'enquête montrera que la défaillance du premier système d'autodestruction est due à des câbles qui avaient été brûlés.

Bibliographie

[1] BATOURINE, Y., Мировая Пилотируемая Космонавтика


Dernière mise à jour : 27 mars 2014