Villes spatiales | Kiev1. L'industrie spatiale à KievLa capitale de l'Ukraine, située sur les rives du Dniepr et peuplée de près de trois millions d'habitants, aurait pu devenir l'un des grands pôles soviétiques de l'industrie spatiale. En 1951, quand le NII-88 lance la production en série de la fusée R-1 (8A11), plusieurs sites sont envisagés, dont la ville de Kiev. C'est Nikita KHROUCHTCHEV en personne qui s'opposera à ce choix, car il ne souhaite pas faire de la capitale ukrainienne une ville militaire fermée. C'est donc le site de Dniepropetrovsk, situé bien plus au sud, qui sera choisi et abritera ce qui deviendra le cœur de l'industrie spatiale ukrainienne. Néanmoins, plusieurs entreprises de Kiev ont participé activement et, dans certains cas, participent toujours au programme spatial. Deux usines d'équipements électroniques, Kievpribor et KRZ, produisent une multitude de systèmes pour équiper les lanceurs, satellites et vaisseaux spatiaux. Par ailleurs, le TsKB Arsenal est l'un des principaux producteurs de systèmes optiques pour les engins spatiaux soviétiques. Il a notamment développé le sextant Tsiel qui équipait les vaisseaux lunaires 7K-L1. Dans son musée, malheureusement fermé au public, on peut notamment y voir l'appareil photo de Vladimir KOMAROV, récupéré parmi les décombres de Soyouz-1. L'entreprise KTsKBA a fourni des moteurs à gaz pour un grand nombre de satellites et de sondes spatiales soviétiques. 2. L'Institut PolytechniqueL'Institut Polytechnique de Kiev (KPI) est un haut lieu de l'Histoire aéronautique et spatiale soviétique. Créé en 1898 et situé entre l'avenue de la Victoire et la rue de l'Académicien Mikhaïl YANGUEL, il a accueilli plusieurs étudiants devenus célèbres par la suite, comme Igor SIKORSKI (promotion 1911), Arkhip LIOULKA (promotion 1931), Boris PATON (promotion 1941) ou Sergueï KOROLIOV, qui y a étudié de 1924 à 1926. Maïdardzhavyn GANZORIG, un cosmonaute mongole qui n'a pas volé dans l'Espace, a également étudié au KPI. Une plaque commémorative trône d'ailleurs devant l'entrée principale de l'institut, et une statue réalisée par M.O. OLIÏNIK, inaugurée en 2006, rappelle la mémoire de l'ancien Constructeur Principal du bureau d'études OKB-1. Le KPI possède un grand musée retraçant son histoire, et un bâtiment spécial est réservé à l'aviation et à l'Espace. Géré par Aleksandr BOLTENKO et Sergueï GRATCHIOV, deux vétérans de Baïkonour, il présente de nombreux objets récupérés au cosmodrome ou offerts par des entreprises. Le plus imposant d'entre eux est le Compartiment de Descente (SA) du satellite Cosmos 2025, qui a volé en 1989. Même la station de métro de l'institut porte les traces de la grande Histoire spatiale, et est ornée d'une fresque à la mémoire du Premier Satellite Artificiel de la Terre. 3. L'Université de l'AviationLe KPI n'est pas le seul établissement de Kiev qui a formé des grands noms de la Cosmonautique. Vladimir TCHELOMEÏ, principal concurrent de KOROLIOV et créateur de nombreux engins spatiaux, tels que le lanceur Proton (8K82) ou les stations Almaz (11F71), a étudié à l'Université Nationale d'Aviation de Kiev, dont il est sorti diplômé en 1937. Là aussi, on s'en doute, une plaque honore la mémoire de TCHELOMEÏ, et une petite partie du musée de l'université lui est consacrée. La rue de l'université a par ailleurs été baptisée en hommage au cosmonaute Vladimir KOMAROV. 4. MuséesPour tous les passionnés d'aéronautique et d'Espace, l'endroit le plus incontournable est bien entendu le Musée National d'Aviation de Kiev. Doté d'une collection extrêmement impressionnante d'avions de chasse, de transport, d'hélicoptères, de drones ou de missiles de croisière, on regrettera simplement l'absence d'une partie consacrée à l'Espace. L'autre endroit à visiter absolument est le Musée National d'Histoire de l'Ukraine pendant la Seconde Guerre Mondiale. Située en dessous de la monumentale statue de la Mère Patrie qui, avec ses 62 mètres de hauteur, est la douzième plus haute statue du monde. Au pied de la statue, les touristes peuvent visiter plusieurs avions, et même monter à bord du célèbre avion de transport Li-2, version soviétique du Douglas DC-3. Un missile R-12 (8K63), précurseur du lanceur Cosmos (63S1) est également exposé.
Dernière mise à jour : 5 août 2018 |
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